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21 octobre 2007

Nouvelles

à l'occasion d'un concours, j'ai ecrit une nouvelle...

http://www.fileden.com/files/2007/5/28/1121714/Moi%20Aussi.pdf (pour la télécharger au format pdf)

Moi Aussi.


15:58, Samedi.


La bouche pâteuse, la tignasse grasse, la barbe déchirante et grisonante, la tronche meurtrie, le regard vitreux...alcoolisé toute la soirée, j'ai pris un demi-siècle en une soirée, et pourvu que je le perde en moins d'une demi heure...Le taxi m'attends au bas du Sofitel, et doit m'ammener à l'aéroport dans une vingtaines de minute, ça me laisse juste le temps d'envoyer mon courrier.Petite excursion à l'accueil de l'hôtel, manière d'acheter deux, trois timbres.Je vide mes poches devant...merde, ses cheveux sont devant son badge...Severine.Un paquet de chewing gums, j'en machonne dejà un, même pas le temps de me brosser les dents, un paquet de Phillip Morris, Un briquet, et trois malheureuses pièces de 50 centimes.Ca sera suffisant.Je remercie la maigrelette et retourne dans la piaule.Ma langue est chargée et j'ai du mal à humecter les timbres et leur aigre goût de colle.Mes affaires sont préparées, et prêtes à aller dans le coffre du taxi, J'ai encore le temps pour me rouler un joint d'herbe, mes feuilles sont usées, ce qui rend la tâche perilleuse.Je range mon oeuvre dans mon paquet de clopes:ça y'est je suis fin prêt.



17:00, Samedi.


Je deteste les voyages en avion, la marijuana m'aide à me détendre en vol.Par contre je suis totallement insensible au decalage horaire, que mon voisin qualifie de « décalage horreur »...Je lui ferait bien fermer sa gueule d'ailleurs à ce connard, qui empeste encore plus le whisky que mon oncle (heureusement qu'ils interdisent de fumer dans l'avion, en allumant mon briquet j'aurais fait exploser ce connard combustible!) et me bassine avec sa théorie sur les voyages dans le temps.

L'hotesse de l'air m'a refilée un masque pour pioncer, je deteste dormir en vol, mais si ça peut empécher le con de parler, je l'enfile!...

Pas de gamins hurlant dans l'appareil, c'est rare mais profitable, je hais les enfants, je me maudis d'en avoir été un.Je n'en ai jamais voulu.J'ai d'ailleurs largué Solène quand elle m'a dit qu'elle voulait un moutard...Pourtant je l'aimais bordel!...C'etait la première fois que je restait avec une fille plus de trois mois, deux ans et demi, c'est pas n'importe quoi tout de même, merde!

Solène était une petite nana, vraiment mignone, et intelligente, chatain claire aux cheveux lisses, des petits seins, et toujours en col roulé...Je préfère essayer de l'oublier, je l'aime encore en fait!

Une autre hotesse, vraiment mieux roulé que l'autre, m'a refilé un sandwich au poulet.Le pain est sec et semble être de la veille.Je mange cette infâme chose et je dormirais après...



13h00 heure locale, Dimanche.


Beatty, Nevada, à la frontière avec la Californie, coin Death Valley. Génial, je sais pas ce que je fous ici! Motel 6, sur la 95.L'endroit est paumé.Les chambres sont séparés par une mince feuille de papier sulfurisé, et j'entends des coups de baise tous les trois quarts d'heures.Ma chambre sent l'urine, les chiottes se cassent la gueule, j'ai préféré faire la sieste par peur de choper une saloperie dans mon plumard. Pourquoi mon boss m'a envoyé ici, le Sofitel c'etait la grande classe, télé grand écran, mini-bar, connection wifi, « le tout confort »...



20h00 heure locale, Dimanche.


Le pouilleux qui s'occupe du motel m'a indiqué où trouver une putain pour passer la soirée, et je dois avouer que les bruits de ce petit coin crade m'ont mis sur les dents...Je trouve ça répugnant.Je me mets en route à la recherche de la femme de ma nuit, La rue est glauque, et on se croirait dans un Hitchcock, sauce moderne.Des rats et des souris ont élus domiciles dans les cartons qui jonchent les trottoirs.Les gouttières resonnent comme les notes d'une berceuse désuette et venue d'outre temps.

Les filles ici sont plutôt pas mal et me décide pour la plus discrète, presque pas de maquillage, chatain clair, habillée simplement. J'ai failli croire que ce n'était même pas une pute.ça me fout d'ailleurs un peu les boules.En la ramenant en direction du Motel 6, un petit dealer de bas étage me propose un fix pour une poignée de dollars, je lui en prend deux doses. La fille me dit s'appeller Anna, ça lui colle plutôt bien. Arrivés dans la chambre, je lui propose un shoot, elle accepte, ça tombe bien dans une steribox, maintenant il ya deux seringues, j'ai reussi a en faire passer une à l'aéroport.Je ne partage plus mes seringues depuis la mort de Jerry...



2 ans plus tôt.


«Putain Jerry, y'en a marre de crécher dans ton putain de bouge!

-Ferme ta gueule! Tu y est bien ici! Sinon tu bougerais ton cul de ce pouf...

-Je plane Jerry là.

-Tu...ouais...Comme de la neige, pas trop crade, pas trop coupée»


Au bout d'un moment nos discussions avec Jerry se limitait plutôt à ça. Jusqu'au jour où ce connard à osé choppé ce putain de SIDA!Il avait pas le droit de me faire ça! C'était mon meilleur pote. Il a commencé à tourner en rond, palir, ses veines étaient noires depuis un moment, déjà et les miennes aussi commençait à ressembler à des pipelines, gonlées, trouées, sanglantes.

Puis à l'hôpital, y'a eu...



21h00 heure locale, Dimanche.


Je sent le liquide encore chaud dans mes veines, le flash a été plus long que d'habitude, et je suis vraiment chaos, Anna me parcours le corps et je comprends à peine ce qui m'arrive, je trouve ça plutôt sensuel, elle est dans un etat incroyable sauvage et respectueux, comme en transe, elle me fait sourire (ça fait un bail d'ailleurs que j'ai pas souri), nous rions ensemble, elle m'embrasse, c'est rare, de la part d'une prostituée...



8h00 heure locale, Lundi.


Anna a en fait passé la nuit avec moi, nous nous sommes reveillés en même temps, le soleil lui cognait la nuque et je la trouvait assez belle. Ses cheveux brillaient à cette lumière et l'atmosphère de cette horrible chambre devenait agréable, je serais resté encore quelques minutes contre elle.

Je lui propose un petit dejeuner, étrangement elle accepte en souriant. Ça me réjouit et je me dirige vers l'accueil d'un air qui ne m'est pas familier...enjoué.

L'acceuil sent l'ether.



2 ans plus tôt.


« Salut...

-Salut Jerry, tu vas bien aujourd'hui?

-Tu le sais très bien...

-Oui...enfin, je disais ça comme une formalité...tu le sait.

-Je te taquine t'inquiète.

-Tu vois toujours Christophe?

-Non je touche plus trop, un shoot à l'occase?

-Et t'as rien là?

-J'ai un peu de speed dans mes poches

-Donne...s'il te plait!

-Jerry...

-Regarde moi dans les yeux! »


Ils etaient noirs, pourris, ça peau était blanche, il avait perdu tous ses cheveux...Je savais que je ne devais pas lui donner...je l'ai...



8h30 heure locale, Lundi.


Anna et moi sommes nus dans ce lit et je me demande encore pourquoi je suis si bien quand elle est près de moi.C'est vrai, elle reste une fille de la rue, et je suis pas du genre à m'attacher.

Mon téléphone sonne, ça fait deux jours qu'il n'a pas sonné!Anna le prend sur la table de chevet et me donne:

« Allo...Solène?...Tu sais que je deteste cette question!...Je sais pas peut etre mercredi?...Heu oui pourquoi pas?...moi aussi...»

Merde! Plus de batterie, cette merde me lache tout le temps au mauvais moment!

Je tend 200 dollars à Anna et lui demande de partir.Elle ne prend qu'un des deux billets, m'embrasse et s'en va. Elle me manquera surement...


2 ans plus tôt.


« Tu me manqueras surement!

-Ta gueule! File moi ça, tourne la molette, fait moi planer!

-Jerry!

-Une souris verte, qui courait dans l'herbe...

-...Je l'attrappe par la queue, et me cache de ces messieurs...»


Un dernier vol, m'a t'il dit...



10h00, Mercredi.


« Salut! ça...fait plaisir de te voir souriant!

-Salut Solène! Ça va?

-hum...Oui!

-Tu m'as vraiment manquée.Tiens!...

-Hep, Taxi ! »


Paul-Edouard Lacolomberie (Octobre 2007)

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